La mise à l'écart du devoir de bonne foi dans l'exercice d'une révocation ad nutum

La promesse unilatérale de cession de titres en cas de perte de qualité d’un dirigeant librement révocable fait naître un conflit d’intérêts chez les associés, entre la poursuite de l’intérêt social et la potentielle acquisition de titres. Le devoir de bonne foi contractuelle permet-il de sanctionner une révocation opérée dans le seul but de déclencher la promesse ? La réponse négative de la Cour de cassation ne convainc pas complètement.

Cass. com., 8 nov. 2016, n° 14-29770

Les promesses unilatérales de cession de titres en cas de perte de la qualité de dirigeant (ou de salarié) ont, jusqu’à présent, principalement donné matière à contentieux en raison du contournement du régime des clauses d’exclusion qu’elles permettent. La Cour de cassation leur a néanmoins témoigné toute sa faveur, refusant de voir en elles des mécanismes d’exclusion1 et les qualifiant plutôt de voies « d’éviction » d’un associé dénuées de contrainte de régime particulière2.

Ce mécanisme contractuel, appliqué à l’hypothèse d’un dirigeant révocable ad nutum, a récemment suscité un type différent de contentieux en raison d’un autre vice plus insidieux qu’il recèle : celui de créer un conflit d’intérêts sur la tête des associés. La perspective de l’acquisition des titres du dirigeant en cas de révocation crée un biais dans l’appréciation par les associés du moment judicieux au regard de[...]

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