La causalité immédiate en matière de risques causés à autrui

Cet arrêt de la chambre criminelle se prononce sur le lien de causalité dans le délit de risques causés à autrui, dans une affaire où des salariés avaient été exposés à l’amiante par leur employeur. Les juges retiennent un tel lien, alors même que le dommage pouvait survenir longtemps après l’exposition. En retenant une telle conception, ils étendent opportunément le champ d’application du délit.

Cass. crim., 19 avr. 2017, n° 16-80695

Le délit de risques causés à autrui, incriminé à l’article 223-1 du Code pénal, est souvent appréhendé à travers la singularité de son élément intentionnel. Mais c’est par une analyse de sa matérialité que la chambre criminelle de la Cour de cassation parvient à une solution originale dans cet arrêt du 19 avril 2017 : la condamnation d’une société à raison de l’exposition de salariés à un risque de contamination par l’amiante.

En l’espèce, une visite d’inspection du travail sur un chantier avait mis en évidence des violations d’obligations de sécurité liées à l’exposition des salariés à l’amiante. L’entreprise de construction et son directeur d’exploitation furent poursuivis sur le fondement de différentes incriminations, dont celle de mise en danger de la vie d’autrui. Infirmant sur ce point la solution du tribunal correctionnel, la cour d’appel de Bastia condamna les prévenus, se fondant notamment sur la violation de leur obligation[...]

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