Parquet : la pression hiérarchique en question
L’audition de l’ancienne cheffe du parquet national financier, Éliane Houlette, devant une commission parlementaire le 10 juin 2020, relance le débat sur l’indépendance du parquet « à la française » et questionne les demandes de remontées d’informations dans les enquêtes individuelles.
Eliane Houlette, cheffe du parquet national financier de 2014 à 2019, lors de la rentrée du TGI de Paris en 2019.
Philippe Cluzeau
Le parquet « à la française » est décidément une particularité qui écorne, plus souvent qu’à son tour, l’image de la justice hexagonale. En témoigne la nouvelle polémique provoquée par les déclarations d’Éliane Houlette à l’Assemblée nationale le 10 juin 2020. Ce jour-là, l’ancienne cheffe du parquet national financier (PNF) est auditionnée par la commission d’enquête sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, présidée par le député de La France insoumise, Ugo Bernalicis. Si Éliane Houlette assure n’avoir « jamais subi de pression directe de la part d’un ministre de la Justice » dans le cadre de ses fonctions à la tête du PNF de 2014 à 2019, elle pointe en revanche la pression qui « s’est manifestée de manière plus indirecte, ou plus subtile, à travers le rôle du parquet général dans le contrôle de l’action publique du parquet national financier ».
Droit de regard. Bien qu’ayant une compétence nationale, le PNF[...]
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