Une nouvelle lecture de la loi

Camby J.-P., La loi, 2015, LGDJ, 192 p., 25 ¬.

Depuis vingt ans, la loi est devenue un objet éditorial autonome, une singularité qu’il convient désormais de bien identifier par le livre, dans un univers juridique en expansion qui la déborde de toutes parts.

Il n’en a pas toujours été ainsi. Les publications, au demeurant capitales consacrées à la loi dans les trois derniers tiers du XXe siècle – les noms de Carré de Malberg, Burdeau ou Carbonnier viennent à l’esprit – s’inscrivaient dans les cadres préétablis de la théorie et de la philosophie du droit. Elles abondaient dans le genre du commentaire et se répartissaient dans les publications en respectant la summa divisio entre droit public et droit privé.

C’était au temps, sinon de la splendeur – elle était révolue – du moins du règne encore dominant de la loi dans la formation et l’application du droit. Si son étude était dispersée, c’est qu’elle occupait encore l’horizon juridique. Pour le juge administratif, la loi nationale restait un « écran » et pour le juge judiciaire le fondement généralement respecté de ses décisions. La doctrine, pourtant à l’affût de ses faiblesses, n’osait pas encore la placer en chambre d’isolement. Ce fut chose faite après que le Conseil d’État, jusque-là modèle de respect au contentieux, eut déclaré en substance dans son rapport public de 1991, que décidément, la vieille dame disait maintenant n’importe[...]

IL VOUS RESTE 88% DE CET ARTICLE À LIRE
L'accès à l'intégralité de ce document est réservé aux abonnés
Vous êtes abonné - Identifiez-vous

Testez gratuitement Lextenso !

Je découvre

Vos outils pratiques

  • PDF revue
  • Imprimer
  • Enregistrer