L' affectio societatis

Étude historique sur l’élément intentionnel du contrat de société

L’Affectio societatis apparaît aujourd’hui comme l’un des caractères essentiels de toute société. La doctrine contemporaine souligne en outre régulièrement l’historicité de cet élément intentionnel, propre au contrat de société, sans qu’aucune étude diachronique n’ait pourtant été menée sur cette notion. Empruntée à un fragment d’Ulpien, la locution semble pourtant n’avoir joué qu’un rôle marginal en droit romain classique, ainsi que pour la doctrine médiévale et moderne. L’expression latine ne réapparaît d’ailleurs qu’au milieu du XIXe siècle sous la plume de Troplong, avant d’acquérir son acception contemporaine.

Dans un fameux article publié en 1905 dans les Annales de droit commercial, Georges Ripert constatait qu’« il est d’une vérité évidente que pour constituer une société, il faut avoir l’intention de la constituer »1. Plus récemment, d’autres auteurs ont encore relevé, non sans ironie, que « dire que la société suppose l’affectio societatis revient à raisonner comme les médecins de Molière pour qui l’opium fait dormir parce qu’il a une vertu dormitive »2.

Ces sarcasmes sur le caractère tautologique de l’affectio societatis ne semblent toutefois pas avoir découragé leurs successeurs de se consacrer à son étude, ainsi qu’en témoigne l’abondante littérature consacrée au sujet3.

Loin de demeurer une simple hypothèse d’école, cette notion présente[...]

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