De l'interdiction de conclure un contrat international : à propos d'une illustration législative récente

« [l]a location d’un bateau de marchandises avec équipage par une entreprise établie en France auprès d’une entreprise non établie en France est interdite. »

L. n° 2015-990, 6 août 2015,

L’interdiction de conclure un contrat international, alors que la conclusion d’un contrat interne de même type est licite, est une singularité remarquable dont le droit des transports offre l’illustration. La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques a en effet introduit dans le Code des transports un nouvel article L. 4454-3 selon lequel « [l]a location d’un bateau de marchandises avec équipage par une entreprise établie en France auprès d’une entreprise non établie en France est interdite. » La violation de cette interdiction est assortie d’une peine d’amende1.

L’objet de l’interdiction étant limité aux relations internationales de droit privé, cette règle correspond à la notion de règle matérielle de droit international privé. Une telle qualification suscite cependant la perplexité. Les manifestations usuelles du phénomène expriment en général le remplacement prétorien d’une règle prohibitive en matière interne par une règle permissive en matière internationale2. Frappant d’illicéité le contrat de location international visé, l’articulation de cette règle avec le droit qui le régit doit être évaluée. En présence[...]

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