Quel avenir pour la jurisprudence sur l'usage abusif d'une prérogative contractuelle après la réforme du 10 février 2016 ?

Censurant une cour d’appel qui avait empêché un bailleur, au prétexte de sa mauvaise foi, de poursuivre le paiement des charges locatives qui lui étaient dues, la Cour de cassation réitère le célèbre attendu selon lequel « si la règle selon laquelle les conventions doivent être exécutées de bonne foi permet au juge de sanctionner l’usage déloyal d’une prérogative contractuelle, elle ne l’autorise pas à porter atteinte à la substance même des droits et obligations légalement convenus entre les parties ». Même s’il est inédit, l’arrêt témoigne du discret maintien de cette solution qui, n’ayant pas été consacrée par la réforme du 10 février 2016, devrait cependant demeurer dans le paysage contractuel.

Cass. 3e civ., 15 déc. 2016, n° 15-22844

Certaines constructions jurisprudentielles importantes sont assez récentes… peut-être trop pour être reprises dans la réforme du droit des obligations dont l’un des objectifs est de consolider les apports de plus de deux cents ans de jurisprudence civile. Tel est le cas de la célèbre jurisprudence sur l’usage abusif d’une prérogative contractuelle.

Pour rappel, la Cour de cassation avait en juillet 2007 posé que « si la règle selon laquelle les conventions doivent être exécutées de bonne foi permet au juge de sanctionner l’usage déloyal d’une prérogative contractuelle, elle ne l’autorise pas à porter atteinte à la substance même des[...]

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