Abus de confiance et inexécution contractuelle : la Cour de cassation a-t-elle franchi le Rubicon ?

Abus de confiance (oui)  +
Remise à titre précaire (oui)  +
Remise d'un acompte  +
Inexécution contractuelle +

Constitue le délit d’abus de confiance le fait, pour le gérant d’une société de construction, d’encaisser des acomptes versés par les clients en sachant être dans l’impossibilité de réaliser les travaux de construction d’une maison individuelle.

Cass. crim., 6 avr. 2016, n° 15-81272

L’affaire. – Peut-on encore affirmer aujourd’hui, comme l’énonçait jadis fièrement la chambre criminelle de la Cour de cassation, que « l’inobservation d’une obligation contractuelle (…) n’entre dans les prévisions d’aucun texte répressif »1 ? Un arrêt rendu le 6 avril 2016 par cette même juridiction, qui aura les honneurs d’une publication au Bulletin, pourrait inviter à en douter. Dans cette affaire, le gérant d’une société de construction fut poursuivi du chef d’abus de confiance pour avoir détourné des avances consenties par des clients dans le cadre d’un contrat de construction de maison individuelle sans que la société de construction ait accompli ni même commencé à réaliser les travaux. Le gérant fut condamné en appel au motif qu’il savait, au moment de la signature du contrat, que la situation financière lourdement obérée de la société ne lui permettrait pas d’exécuter ses obligations contractuelles, de sorte qu’il ne pouvait encaisser les « avances » remises par les clients sans commettre un abus de confiance. Le pourvoi, qui faisait valoir que les fonds remis par les[...]

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