Le « raisonnable » dans le nouveau droit des contrats

Le nouveau droit des contrats, issu de l’ordonnance du 10 février 2016 et confirmé dans ses grandes lignes par la loi de ratification du 20 avril 2018, illustre l’essor des standards en droit positif, et tout particulièrement celui du « raisonnable », lequel se rapporte désormais tant à la personne du contractant qu’au délai, ou encore au coût d’exécution.

Preuve de la confiance du législateur accordée au juge – pour les uns –, le standard doit permettre une adaptation de la règle de droit aux circonstances de l’espèce, ce qui n’est pas sans susciter quelque insécurité et imprévisibilité dans l’application de la règle de droit – pour les autres. Cette fonction d’adaptation, largement admise, n’est pas sans interpeller en matière contractuelle, domaine où le juge doit en principe s’effacer derrière la volonté des parties, sauf exceptions.

La présente contribution entend ainsi montrer, dans un premier temps, comment le « raisonnable » fait émerger un droit des contrats objectivé, en rupture avec notre tradition civiliste, et souligner, dans un second temps, que le « raisonnable » conduit à adopter une méthode renouvelée d’appréciation de la règle de droit, par la technique de la mise en balance des intérêts.

Le nouveau droit des contrats est donc désormais fortement empreint d’empirisme et d’utilitarisme.

1. L’essor des standards dans la réforme du droit des[...]

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