L'incidence de la faute de l'appauvri

L’ordonnance du 10 février 2016 a clarifié le rôle de la faute de l’appauvri. En effet, celle-ci n’est plus considérée comme un obstacle à l’exercice de l’action de in rem verso ; elle permet uniquement au juge de modérer l’indemnité qui lui est due. Plutôt que d’anticiper le changement de fonction de la faute, la première chambre civile a, dans un arrêt du 5 avril 2018, préféré maintenir la distinction contestable entre les « négligences et imprudences », qui ne privent pas l’appauvri de son recours, et les fautes lourdes ou intentionnelles, qui empêchent son action « d’aboutir ».

Cass. 1re civ., 5 avr. 2018, n° 17-12595

1. Dans un arrêt du 5 avril 2018, la première chambre civile de la Cour de cassation a affirmé que « si le fait d’avoir commis une imprudence ou une négligence ne prive pas de son recours fondé sur l’enrichissement sans cause celui qui, en s’appauvrissant, a enrichi autrui, l’action de in rem verso ne peut aboutir lorsque l’appauvrissement est dû à la faute lourde ou intentionnelle de l’appauvri ». En l’espèce, un commissaire-priseur, chargé d’effectuer la prisée des meubles dans le cadre d’une succession, avait commis une erreur en ne détectant pas la fausseté de deux œuvres. Poursuivi par l’héritier qui avait reçu ces œuvres dans son lot, il appela les cohéritiers en garantie sur le fondement de l’enrichissement sans[...]

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