Les « torts réciproques » dans la résolution du contrat

Résolution  +
Inexécution  +
Mésentente  +
Torts réciproques  +
Responsabilité contractuelle +

En autorisant la résolution du contrat aux torts réciproques alors que toutes les parties n’ont pas manqué à leurs obligations respectives, la Cour de cassation modifie l’institution : d’une sanction de l’inexécution, la résolution glisse vers une sanction de la mésentente accessible à ceux dont le désaccord est si profond qu’ils ne parviennent même pas à sortir du contrat par la voie du mutuus dissensus. Le risque, à terme, est de faire dépendre le maintien du contrat de l’absence de conflit entre les parties.

Cass. 3e civ., 6 sept. 2018, n° 17-22026

La résolution pour les « manquements respectifs des parties à leurs obligations contractuelles »1 et la résolution « aux torts réciproques »2 désignent-elles une seule et même réalité ? Ces deux expressions sont-elles synonymes ? Une doctrine particulièrement autorisée le pense en soutenant, examen du contentieux à l’appui, que les « torts réciproques » ne sont rien d’autre que les « manquements réciproques » des parties à leurs engagements3. L’arrêt rapporté, auquel la Cour de cassation donne une large publicité, rompt avec cette analyse : un cocontractant peut être en « tort » bien qu’il n’ait pas manqué à ses obligations.

Des époux ont confié à une société spécialisée la construction d’une maison individuelle. Avant l’achèvement des travaux, divers désordres et[...]

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