Rencontre incongrue entre contrats et filiation

Le désir d’enfant conduit certains à conclure des arrangements privés pour obtenir la conception et/ou la garde d’un bébé. Outre que de telles conventions sont nulles et exposent leurs auteurs à des sanctions pénales, elles se heurtent au droit de la filiation dont le caractère institutionnel s’accomode mal des contrats conclus entre particuliers. En témoigne l’arrêt rendu par la cour d’appel de Rouen le 31 mai 2018.

CA, 31 mai 2018, n° 17/02084

Si le droit de la famille n’échappe pas au phénomène de contractualisation de la société1, la filiation apparaît encore rétive à l’immixtion du contrat en son sein. En témoigne la décision rendue le 31 mai 2018 par la cour d’appel de Rouen2.

Dans cette affaire, un couple homosexuel, parent de deux enfants, décide courant 2012 de s’attacher les services d’une femme contactée via internet. Pour 15 000 €, celle-ci s’engage à utiliser le sperme de l’un des membres du couple afin de concevoir un enfant qu’elle leur remettra à la naissance. L’autre membre de couple établit, le 11 septembre 2012, une reconnaissance anticipée de paternité. On reconnaît ici sans difficulté une convention de mère porteuse réalisée sur le territoire français en violation, notamment, des dispositions de l’article 16-7 du Code civil : « Toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle ».

En[...]

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