Interrogations sur la faute grave en droit commun des contrats

Résiliation  +
Résolution  +
Inexécution  +
Préavis  +
Faute grave +

Parce qu’il accorde un préavis à son débiteur défaillant, le créancier ne peut en même temps arguer d’une faute grave pour lui refuser le versement de l’indemnité conventionnelle. Pour la Cour de cassation, la faute grave suppose en effet que, par son importance, elle rende impossible le maintien d’un contrat d’exercice médical pendant la durée même limitée du préavis. L’arrêt invite à s’interroger sur la notion comme sur le régime de cette faute qualifiée en droit commun des contrats.

Cass. 1re civ., 14 nov. 2018, n° 17-23135

La faute grave et, de façon plus générale, les fautes qualifiées mériteraient peut-être une attention renouvelée car il n’est pas certain que l’on ait une vision complète des notions comme des régimes de ces fautes1. Ce relatif désintérêt en droit des contrats s’explique par deux raisons majeures. D’abord, en prélude ou bien dans le sillage des critiques portées contre la responsabilité contractuelle, la figure de la « faute » a été, sinon reléguée, du moins dévalorisée en matière contractuelle au profit de celle de l’« inexécution »2 (conçue objectivement comme le défaut d’obtention de la prestation promise qui, seul, importerait). Ensuite, en droit commun, le principe d’unité de la faute civile, consacré par le Code de 1804 qui balaya la théorie de la gradation des fautes3, a un peu rejeté dans l’ombre les fautes qualifiées, figures dont on[...]

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