Avant-propos

C’est un exercice singulier qui m’est demandé : évoquer des souvenirs qui n’ont aucune valeur scientifique et le faire d’une manière subjective et partiale qui me conduira à parler trop de moi, au risque d’irriter à juste titre les lecteurs. En outre, bien d’autres collègues, qui ont mieux connu Charles Eisenmann (par exemple, en travaillant sous sa direction), auraient davantage de légitimité pour parler de lui. Ce n’est donc pas sans réticences que je livre ce témoignage, sans oser prétendre connaître la véritable personnalité d’un homme dont j’ai seulement été l’étudiant, un étudiant durablement marqué par son enseignement.

Biographie1

Charles Eisenmann est né en 1903 à Dijon et mort à Paris en 1980.

Pour les besoins de sa thèse sur La jurisprudence constitutionnelle de la Haute Cour d’Autriche (soutenue en 1928), il se rend à Vienne. Pour un doctorant (un « thésard », disait-on alors), c’était sans doute une démarche inhabituelle à l’époque, qui révèle déjà son souci de ne rien écrire qui ne lui parût parfaitement exact et fondé sur l’observation de la réalité. Son premier contact avec Hans Kelsen le déçut, dit-on, mais la déception ne dura sans doute pas puisque Kelsen préfaça sa thèse et qu’Eisenmann traduisit en français plusieurs œuvres de Kelsen : une partie de La théorie de l’État (1928), La démocratie, sa nature, ses valeurs (1929), La Théorie générale du[...]

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