La résonance de la gamme des actes de Charles Eisenmann

Évoquer la résonance de la gamme des actes de Charles Eisenmann n’est pas une allusion au mélomane averti qu’était le juriste natif de Dijon1. Ces emprunts au champ lexical de la musique ont vocation à célébrer un procédé rhétorique que l’auteur a placé au cœur de ses écrits : la discussion dialogique2.

Tout en délaissant la doctrine administrativiste du XIXe siècle, Eisenmann a réveillé et discuté la pensée des auteurs du début du XXe siècle, à l’instar de Gaston Jèze, Léon Duguit3, Louis Rolland4 ou encore Maurice Hauriou5. Attentif à l’œuvre de ses contemporains, il a également débattu les constructions du droit administratif exposées par André de Laubadère6, Marcel Waline7, Michel Virally8, Jean Rivero9 et, bien sûr, Georges Vedel10. Imprégné de la méthode scolastique11, Eisenmann conçoit la dispute comme le moyen de faire surgir la vérité. La mise en scène de la pensée des autres forme le terreau de son argumentation critique. L’invocation d’autres esprits, dans un contexte à la fois didactique et polémique, favorise la découverte de la « réalité », des « vrais principes », des « vrais critères », des « définitions exactes », des « véritables » catégories du droit administratif12. En 1986, Vedel regrettait que la disparition de ce champion de la controverse n’ait transformé leur dialogue en un « mélancolique monologue

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