Charles Eisenmann et la manière contemporaine de faire du droit administratif

Nul n’ignore que les cours de doctorat de Charles Eisenmann1 sont émaillés d’évocations de la « doctrine dominante »2, de la « doctrine classique »3, de la « doctrine classique et dominante »4, de la « doctrine traditionnelle »5 ou encore de « l’école dominante »6, et comment l’auteur a exercé à l’égard de celle-ci sa veine critique, enseignant le « droit administratif négatif » pour reprendre le fameux mot de Georges Vedel7.

On voudrait ici essayer d’évaluer la relation qu’il entretenait avec le paradigme actuellement majoritaire parmi les « administrativistes » (terme utilisé par Eisenmann) ainsi que le rôle qu’il a pu jouer dans le développement de celui-ci. Autrement dit, il ne s’agit pas uniquement d’envisager le droit administratif de Charles Eisenmann8 mais également l’influence éventuelle de ses travaux sur la façon dont la plupart des auteurs français contemporains conçoivent la discipline.

Une telle démarche implique évidemment la satisfaction de deux préalables : que l’on considère d’une part qu’il existe bien une large unité de vues entre la plupart des auteurs sur des questions essentielles (bref une « doctrine dominante ») et que l’on parvienne d’autre part à en identifier les traits distinctifs.

Ces deux éléments peuvent assurément être contestés, comme le démontre s’il en était besoin le vif[...]

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