La définition du droit administratif dans les Cours de Charles Eisenmann

Ce n’est pas sans réticence ni scrupule qu’un « administrativiste »1 s’interroge sur la définition du droit administratif, même pour rendre compte de la pensée d’un auteur et voir si l’on peut, pour la science du droit administratif d’aujourd’hui, encore tirer quelque chose des idées qu’il a développées hier. C’est même un exercice vertigineux sinon désespérant si, comme il est permis de le croire encore, et les lectures des derniers jours ont encore affermi cette conviction, René Chapus avait raison il y a 30 ans : « La particularité du droit administratif est d’être à la recherche d’une définition ».

Si l’on ajoute à cette permanence du questionnement le fait qu’il s’agit d’analyser la pensée d’un auteur qui maniait l’art de la disputatio avec une rare dextérité, lui qui s’est livré à des critiques sévères – mais sincères – des pères fondateurs et de ses contemporains2, combat qu’il a mené avec ce qu’il a nommé la doctrine « régnante » sans compter son énergie – et celle du lecteur ! –, il n’y a qu’un pas avant de devoir renoncer à un apport quelconque sur le sujet3.

La tentation du renoncement est d’autant plus présente que l’on en revient toujours, à la lecture des écrits de Charles Eisenmann4, à un sentiment lancinant, et même déprimant : celui de la nécessité pour la doctrine de plonger dans sa propre opacité[...]

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