Les passeurs de temps, toujours entre deux rives À propos des architectes fonctionnaires
SOMMAIRE
I. — DES HOMMES DE L’ART AU SERVICE DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL
A. — La qualité d’architecte
B. — Le statut de fonctionnaire
II. — DU RÈGNE SANS PARTAGE AU PARTAGE DU POUVOIR
A. — Le phénomène de dilution
B. — Le risque de dégradation
Une œuvre architecturale, quelle qu’elle soit, ne saurait être dissociée du contexte qui en a influencé la réalisation ni des valeurs et traditions dont elle est imprégnée1. L’édifice est en cela le marqueur d’une forme d’identité collective. Par tout un jeu d’ornementations, par une organisation spécifique de l’espace, une harmonie particulière entre lignes droites et courbes, l’expérience esthétique et la construction identitaire poursuivent au sein du bâtiment une trajectoire commune. Liées à une identité changeante par nature, les constructions architecturales, qu’elles soient observées à l’échelle d’une ville, d’une région ou d’un peuple, sont elles-aussi en constante évolution. L’architecture suit et accompagne les questionnements de groupe, les transformations de société, les secousses historiques. Les novations de style, l’adoption de partis architecturaux en rupture avec le passé signifient le plus souvent des mutations profondes2. L’édifice doit être en somme compris comme l’enveloppe matérielle d’un temps social : il est un pur produit de l’Histoire. On comprend alors pourquoi[...]
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