Le juge et le rap
Sommaire
I. — Une jurisprudence respectueuse de la liberté de création artistique
A. — Une analyse surprenante du mouvement musical rap
B. — Une liberté de création artistique renforcée, mais encadrée
II. — Une jurisprudence équilibrée et non libertaire à l’égard du rap
A. — Une analyse rigoureuse des délits de presse
B. — Des condamnations rares, mais pas impossibles
Le juge aimerait-il les rappeurs ? La question, si elle peut paraître cocasse, présente pourtant un intérêt singulier dans le contentieux de presse ; intérêt décuplé depuis la « relaxe » du rappeur Orelsan, condamné par les premiers juges du fond pour injure et provocation à l’égard des femmes. Si ce n’est pas la première fois que le juge est confronté à des propos émanant de chansons de rap, cette décision revêt un écho particulier eu égard à la justification proposée par la cour d’appel qui, invoquant la liberté de création artistique, nous éclaire également sur ce que recouvre ce mouvement musical. Elle est d’autant plus intéressante que l’auteur avait, au moment des faits qui lui sont reprochés, provoqué l’ire de politiques et plus précisément de femmes politiques1.
Il convient immédiatement d’indiquer que les politiques, à l’instar du juge, ont déjà eu à affronter et à se confronter à la question du rap et de ses présumés débordements.[...]
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