L'autonomie sous contrôle ou l'ambivalence du statut du lycée autogéré de Paris
Sommaire
I. — Une organisation idéologisée
A. — Le soubassement socialo-libertaire du lycée autogéré de Paris
B. — Le règne de la comitologie délibérative
II. — Un organisme clos
A. — L’opacité du processus de sélection des élèves
B. — La politisation de la sélection du personnel éducatif : l’application d’un processus cooptatif
III. — Une structure expérimentale
A. — La ratification conventionnelle d’une situation de fait préexistante
B. — La proclamation ambiguë d’une tutelle juridique et administrative
Selon Pierre Rosanvallon, l’autogestion formule une « identité politique » qui se définit négativement comme un « double refus de la social-démocratie et du socialisme bureaucratique d’État1 ». Contre la centralisation et la hiérarchisation du pouvoir, l’autogestion se propose de concevoir les rapports interindividuels dans un cadre communautaire et délibératif. Émancipé des sujétions que l’État fait peser sur lui, l’individu est amené à se prononcer, à égalité avec chacun des membres de la communauté, sur toutes les décisions qui concernent cette dernière. À la confluence d’inspirations libertaires – qui ont pu la rapprocher de tendances anarchisantes – et collectivistes, l’autogestion, telle qu’elle a été promue dans la France des années 19702, a très[...]
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