Accès aux CRFPA : l’examen unique est acté !

C’est un paradoxe. Alors que la matière juridique n’est pas enseignée au lycée, c’est pourtant la première formation choisie par les étudiants.  C’est par conséquent une filière importante.

À l’occasion d’une réunion du Conseil national du droit organisée ce vendredi, le Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Thierry Mandon a rappelé qu’avec 210 000 étudiants, la filière juridique est la plus nombreuse (15 % des effectifs), mais aussi celle qui connaît la plus forte croissance (+12 % en 2015 contre 3 % en moyenne dans les autres filières). Pour le ministre, la filière « droit » est donc très importante et c’est la raison pour laquelle il a voulu avoir un juriste, Thomas Clay, à ses cotés en tant que conseiller personnel. C’est ainsi qu’ont été identifiées plusieurs pistes de réformes:

La première consiste à renforcer dès cette année le taux d’encadrement jugé insuffisant (un enseignant pour 66 étudiants).

La deuxième réforme en cours d’élaboration porte sur le master. « Tous les étudiants de M1 doivent pouvoir accéder à un M2 » a déclaré le ministre qui entend néanmoins solenniser l’accès à cette étape de la formation universitaire. Par ailleurs, il attend la décision du Conseil d’État sur le recours formé par les étudiants contre les sélections à l’entrée du M2 – annoncée mi-février – afin d’avoir une base légale stabilisée pour prendre un décret.

La troisième réforme porte sur le doctorat et l’agrégation. « Il faut être pragmatique, je n’ai jamais compris la question de la thèse en trois ans » a souligné Thierry Mandon qui souhaite instaurer un système intelligent, lisible et souple. Il pense également réviser le nombre de thèses susceptibles d’être dirigées par une même personne. S’agissant de l’agrégation, l’idée n’est pas de réduire sa place, à l’instar de ce qui s’est fait en économie et gestion, mais de la moderniser en ouvrant la possibilité de présenter des publications en langue étrangère et en avançant les dates de concours pour que le jury ait plus de temps pour lire les travaux.

Enfin, le ministère prépare une réforme de l’examen d’entrée dans les centres de formation de la profession d’avocat. « Nous avons travaillé extrêmement étroitement avec la Chancellerie et nous avons dégagé une position conjointe sur la création d’un examen national unique » a-t-il déclaré. L’objectif consiste à simplifier et assurer l’égalité d’accès à l’examen. À l’heure actuelle en effet les taux de réussite varient de 13 à 58 %, tandis que l’on dénombre pas moins de 704 sujets d’examen différents chaque année. Les deux ministères ont donc décidé la création d’une épreuve unique, organisée le même jour, avec des critères de correction uniques. Les corrections seront confiées à des jurys composés d’universitaires et d’avocats. Le ministre a pris soin d’insister sur le fait qu’en dehors de la création de cet examen unique les IEJ, dont il a salué a qualité du travail, conservaient toutes leurs prérogatives. Plusieurs points doivent encore être discutés, par exemple le lieu de l’examen ou encore la contribution financière qui sera réclamée aux avocats. La réforme pourrait intervenir dès 2016 et devra être en place au plus tard en 2017.

Olivia Dufour