Impôt sur les sociétés et remboursement après abandon de créance d'un associé : l'obligation naturelle exclut la libéralité

Lorsqu’un associé abandonne sa créance envers la société dont il est associé en raison des difficultés financières que celle-ci connaît, puis que la société connaît un retour à meilleure fortune et le rembourse, cette dernière opération doit, malgré la tendance jurisprudentielle contraire, être analysée comme le paiement d’une obligation naturelle objectivement appréciable en argent et être inscrite en tant que paiement d’une dette sur le bilan de la société, eu égard à l’impôt sur les sociétés.

1. L’obligation naturelle est un concept juridique fondamental en droit des obligations1 qui, en tant que tel, a des applications dans bien des domaines, et notamment en droit de la fiscalité2. L’obligation (purement) naturelle est une obligation de droit naturel qui n’est pas reconnue par la société de manière absolue comme pour les obligations (naturelles et) civiles en général3 mais dont la société délègue à son éventuel débiteur naturel la reconnaissance, qu’il est censé faire après un jugement de conscience4. De tels mots semblent à première vue assez éloignés du monde des affaires et de la fiscalité, et pourtant le cas discuté ici du remboursement de l’abandon de créance par un associé fait bien intervenir l’obligation naturelle.

2. Le cas typique est le suivant. Un associé consent à un abandon de créance ou de compte courant en faveur de la société dont il est associé en raison des[...]

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