Emprunt : lettre recommandée non réclamée et mise en demeure
À propos de Cass. 1re civ., 20 janv. 2021, n° 19-20680
chapô à enlever
Quelle réponse apporte la Cour de cassation sur la validité de la mise en demeure faite par LRAR « non réclamée » ?
Une décision de la Cour de cassation1, certes rendue avant la réforme du droit des obligations2, qui semble marquer un revirement de jurisprudence, amène à se poser quelques questions sur la validité de la mise en demeure faite sous la forme de lettre recommandée avec avis de réception (LRAR), lorsque celle-ci est « non réclamée », que la Cour de cassation considère maintenant comme valable, ce qui n’était pas le cas antérieurement, mais qui paraît applicable même après cette réforme.
Les faits étaient les suivants. Suivant acte sous seing privé du 24 décembre 2008, une banque consentit à un couple d’emprunteurs un prêt d’un montant de 114 000 € remboursable en sept échéances annuelles. À la suite d’impayés, la banque, par lettre recommandée du 24 mars 2014, mit en demeure les emprunteurs de payer la somme de 123 481 € et, par acte du 16 mai 2014, les assigna en paiement de cette somme. Les emprunteurs formèrent différentes demandes qui furent écartées par la cour d’appel.
La Cour de cassation rejette le pourvoi et décide que : « La mise en demeure que le créancier doit adresser au débiteur en application de l’article 1146 du Code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance[...]
L'accès à l'intégralité de ce document est réservé aux abonnés
Ord. n° 2016-131, 10 févr. 2016 ; « Le nouveau droit des obligations après la loi de ratification du 20 avril 2018 », RDC 2018, n° 115f7, p. 3 ; O. Deshayes, « La mise en demeure préalable aux sanctions de l’inexécution contractuelle : état des lieux critique après la réforme de 2016 », RDC 2019, n° 115x3, p. 29.
M. Richevaux, Les indispensables du régime général des obligations, 2018, Ellipses, fiche n° 25.
M. Richevaux., Les indispensables du régime général des obligations, 2018, Ellipses, fiches nos 22 à 24.
C. Atias, « Modes de notification et mise en demeure », D. 2007, p. 2186.
Cass. 3e civ., 8 déc. 2010, n° 09-16939 : Bull. civ. III, n° 215 ; JCP G 2011, 239, obs. H. Kenfack.
Cass. 3e civ., 24 mai 2000, n° 98-18049 : Bull. civ. III, n° 110 ; JCP G 2000, IV, 2224 ; JCP N 2000, 1095 ; JCP E 2000, p. 1110 ; D. 2000, p. 323, obs. Y. Rouquet ; Gaz. Pal. 15 mars 2001, n° C3992 p. 16, obs. P.-H. Brault.
Cass. 3e civ., 31 mars 1971, n° 69-12294 : Bull. civ. III, n° 230 ; D. 1971, p. 131 – Cass. com., 5 oct. 1993, n° 91-13921 : Bull. civ. IV, n° 312 ; JCP G 1993, IV, 2524 – Cass. 1re civ., 20 juin 1995, n° 93-16959 : Bull. civ. I, n° 267 ; JCP G 1995, IV, 2018 – Cass. com., 17 févr. 2015, n° 13-17076 : Bull. civ. IV, n° 35 ; Defrénois flash 9 mars 2015, n° 127s0, p. 7.
Cass. com., 30 oct. 1963 : Bull. civ. IV, n° 450 ; D. 1964, p. 88 ; Gaz. Pal. 1964, p. 136 ; Cass. com., 10 févr. 1966 : Bull. civ. IV, n° 89 ; D. 1966, p. 399 – Cass. com., 10 oct. 1967 : Bull. civ. IV, n° 314 ; D. 1967, p. 752.
C. civ., art. 1344 et s., à jour de l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016.
L. n° 2015-990, 6 août 2015 ; Ord. n° 2016-728, 2 juin 2016 ; D. n° 2018-129, 23 févr. 2018, art. 4 : JO, 25 févr. 2018 ; Defrénois 3 mai 2019, n° 148r3, p. 11.
L. Lauvergnat, « Premières avancées vers une exécution moderne ! », JCP G 2010, 523, nos 19-20.
J.-J. Ansault et M. Lotte, « L’essentiel des voies d’exécution : actualité législative et jurisprudentielle », Gaz. Pal. 3 nov. 2020, n° 390c7, p. 82.
A. Djigo, « Brèves réflexions sur la lettre recommandée », LPA 1er mars 1999, p. 5.
H.-D. Cosnard, « La lettre missive, acte de procédure », D. 1960, p. 97 ; J.-M. Gélinet, « La lettre recommandée avec demande d’avis de réception », Administrer 1993, p. 7 ; M. Kahn, « Les notifications par lettre recommandée », CJEG 1985, p. 75.
A., 26 févr. 2016, fixant les tarifs réglementés des huissiers de justice : JO, 28 févr. 2016 (texte 38).
Cass. 1re civ., 26 mai 1970, n° 68-12931 : Bull. civ. I, n° 170.
L. n° 2000-230, 13 mars 2000 : JO, 14 mars 2000.
Cass. 1re civ., 9 févr. 1982, n° 81-10543 : Bull. civ. I, n° 64 ; Defrénois 1982, n° 32972, p. 1634, obs. G. Vermelle.
Cass. 3e civ., 14 déc. 1994, n° 93-12481 : Bull. civ. III, n° 216.
Cass. 1re civ., 8 nov. 1961 : Bull. civ. I, n° 511 ; D. 1962, somm. p. 73.
Cass. 1re civ., 23 janv. 2007, n° 05-20287 : Bull. civ. I, n° 37 ; Dr. famille 2007, comm. 64, obs. V. Larribau-Terneyre.
Cass. 2e civ., 10 mars 2005, n° 03-11033 : Bull. civ. II, n° 64 ; Procédures 2005, comm. 121 ; D. 2005, p. 984, note A. Astaix.
B. Debray, « La lettre recommandée dans la procédure civile et commerciale », D. 1968, p. 155 ; M. Dagot, « Les illusions de la lettre recommandée », JCP N 2003, 1266.
Cass. 1re civ., 22 févr. 1984, n° 82-15916 : Bull. civ. I, n° 70 – Gaz. Pal. 1984, n° 2, pan. p. 226.
Cass. soc., 25 mars 2003, n° 00-22002 : Bull. civ. V, n° 110 ; JCP G 2003, IV, 1958.
Cass. soc., 29 juin 1995, n° 93-13159 : Bull. civ. V, n° 229 – Cass. 2e civ., 11 juill. 2013, n° 12-18034 : Bull. civ. II, n° 155.
Testez gratuitement Lextenso !