Pan sur le Bec !
Si selon Beaumarchais, « Il n’est d’éloge flatteur sans liberté de blâmer », il y a cependant des limites à la critique.
Rousseau, fataliste, nous mettait déjà en garde contre une impunité délétère qui serait accordée à un usage détourné de cette liberté encensée par son contemporain quand il écrivait : « Quelque grossier qu’un mensonge puisse être, ne craignez rien, calomniez toujours ! ».
Eh bien non.
Une récente – et opportune – décision du tribunal judiciaire d’Amiens du 2 juin dernier est venue condamner à une peine d’amende le client d’un notaire qui avait eu le mauvais goût de publier sur les réseaux sociaux deux avis péremptoirement calomnieux et diffamant de nature à mettre en cause la réputation de cet officier public.
La diffamation est par essence gratuite et malveillante. Elle vise à porter atteinte à l’honneur et la considération d’une personne. Elle ne peut demeurer impunie.
Cette décision dont on peut espérer qu’elle fera jurisprudence est importante.
Les réseaux sociaux multiplient en effet ces comportements lâches et gratuitement blessants et le notariat n’échappe pas à l’enjeu réputationnel à l’épreuve des moyens de communication dits modernes que promeuvent les GAFAM.
Alors aux volatiles de toutes plumes aux serres acérés qui sifflent avec perfidie sur ces réseaux, attention au coup... sur le bec !