Préemption annulée après la vente à la commune : quels sont les droits de l'acquéreur évincé ?
Cass. 3e civ., 7 sept. 2022, no 21-12114, Sté Voestalpine Rotec GMBH, FS–B (cassation partielle sans renvoi) : DEF 29 sept. 2022, n° DEF210e2
L’arrêt Sté Voestalpine Rotec GMBH du 7 septembre 2022 place l’acquéreur évincé ayant obtenu l’annulation d’une décision de préemption face à un choix délicat.
Dans cette affaire, une société avait consenti à une autre société un bail dérogatoire assorti d’une promesse unilatérale de vente. Destinataire d’une déclaration d’intention d’aliéner (DIA), la commune avait décidé de préempter au prix de 1 300 000 €, mais la société bénéficiaire de la promesse avait tout de même pris soin de lever l’option dans le délai imparti, afin d’éviter la caducité de la promesse1 et ainsi – probablement – de préserver ses droits dans le cas où le processus de préemption n’aboutirait pas. Cela n’était pas improbable dès lors qu’elle avait, dans le même temps, contesté la légalité de la décision de préemption et, quelque temps plus tard, obtenu gain de cause tant en première instance qu’en appel, en raison de l’illégalité de la motivation de la décision2.
Annulation de la décision de préemption : quelles conséquences ? L’annulation de la décision de préemption étant intervenue après le transfert de propriété à la commune, non remis en cause par l’annulation, il appartenait à celle-ci de[...]
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Cass. 3e civ., 22 sept. 2010, n° 09-14817 : Bull. civ. III, n° 171 ; Defrénois 15 mai 2011, n° 39233-17, p. 932, obs. P. Benoit-Cattin.
CAA Paris, 26 juin 2015, n° 14PA02534, devenu définitif.
CE, sect., 26 févr. 2003, n° 231558, Bour : Lebon, 59 ; Defrénois 30 oct. 2003, n° 37824-12, p. 1336, note J.-P. Meng.
La jurisprudence a opportunément posé que l’acquéreur évincé bénéficie de ce droit lorsqu’il saisit le juge administratif de conclusions en ce sens, même si son nom ne figurait pas dans la DIA : CE, 28 sept. 2020, n° 432063, Cne Montagny-lès-Beaune : Lebon T. ; DEF 28 janv. 2021, n° DEF168d3, obs. J.-P. Meng ; DEF 22 oct. 2020, n° DEF164z8.
CE, 26 nov. 2001, n° 222211, Cne Teste-de-Buch : Lebon, 583 ; Defrénois 15 nov. 2002, n° 37618-37, p. 1422, obs. S. Pérignon.
CE, 23 juill. 2003, n° 254837, Sté Atlantique terrains : Lebon T., 915 ; Defrénois 15 mai 2004, n° 37937-6, p. 671, obs. J.-P. Meng. Précisons que la suspension conserve un effet utile même lorsqu’elle intervient postérieurement au transfert de propriété au profit de la collectivité ayant préempté, car elle permet de « paralyser » son droit de propriété (CE, 23 juin 2006, n° 289549, Sté Actilor : Lebon, 304 ; Defrénois 15 nov. 2006, n° 38475-11, p. 1701, obs. J.-P. Meng).
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- 1Août - Décembre 2022 – Droit de l'urbanisme