Pour Nasrin

La situation de Nasrin Sodouteh, avocate iranienne condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet pour avoir notamment défendu des femmes qui manifestaient contre le port du voile à Téhéran, bouleverse les avocats du monde entier. Depuis l’annonce de cette peine, charge inhumaine contre l’essence même de la profession, les actions de soutien se multiplient. Le Barreau français n'est pas en reste : pétition sur change.org pour demander sa libération (avec déjà plus de 300 000 signatures), affichage de sa photo sur la maison du barreau de Paris et sur l’immeuble du CNB, lâcher de ballons, motions lui conférant le statut de membre d’honneur dans plusieurs barreaux… Les avocats hexagonaux portent haut l'étendard d’exercer librement leur métier, quel que soit le régime politique en place. Reste à savoir si ces actions symboliques suffiront à influencer le pouvoir iranien. Le prix international des droits de l'homme Ludovic Trarieux, qui doit être décerné le 24 mai 2019 à Nasrin Sodouteh à Bruxelles, pourrait donner une visibilité supplémentaire à cette mobilisation. Avec l’incertitude, toutefois, que l’avocate, derrière les murs de sa prison, soit en mesure de l’accepter.