ISP : une vision unique du service public ?

Certes, la réforme de l’ENA ne sera pas le grand soir de la formation des hauts fonctionnaires annoncé par le président de la République il y a 2 ans pour répondre à la crise des gilets jaunes. Comme précisé par Emmanuel Macron le 8 avril 2021, la mythique École nationale de l’administration sera finalement remplacée par un Institut du service public, censé être moins élitiste et plus ouvert au monde académique et de la recherche. Du ripolinage, ironiseront les plus sceptiques. Pourtant, la création de cet institut devrait aller au-delà du simple changement de nom. Car, innovation majeure, le futur ISP intégrera un tronc commun à 13 écoles du service public – dont l’ENM –, ainsi que les structures actuelles de formation continue. Objectif : en finir avec les différents « grands corps » qui, depuis plus de 75 ans, font la spécificité – et la lourdeur – de la haute administration française, et créer une culture commune à tous les cadres supérieurs de l’État durant toute leur carrière. Dans ce nouvel ensemble destiné à porter en étendard la même vision du service public, reste à savoir ce qu'il adviendra du statut particulier des magistrats. Et quelle place cette acculturation annoncée accordera à leur indépendance, pierre angulaire de l’État… de droit.

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