Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Emmanuel Macron lance le chantier de la responsabilité des magistrats

Le chef de l’Etat a saisi le Conseil supérieur de la magistrature dans le but notamment de rendre plus efficace le dispositif de plainte des justiciables, totalement inopérant jusqu’ici.

Par 

Publié le 23 février 2021 à 11h15

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Emmanuel Macron ouvre le dossier de la responsabilité des magistrats et des procédures disciplinaires, sans pour autant prendre le risque de braquer la magistrature, échaudée par la nomination d’Eric Dupond-Moretti comme garde des sceaux. Le chef de l’Etat a saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), comme la Constitution l’y autorise, pour lui demander un avis avant de légiférer probablement à l’automne. « Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me donner votre avis, d’une part, sur la possibilité de mieux appréhender l’insuffisance professionnelle du magistrat dans son office juridictionnel, dans le respect du principe d’indépendance, et d’autre part, de rendre plus efficace le dispositif de plaintes de justiciables », écrit le chef de l’Etat dans le courrier que Le Monde a pu consulter.

M. Macron s’est dit, dès 2017, favorable à une réforme constitutionnelle renforçant les garanties d’indépendance du parquet… et, en même temps, au renforcement de la mise en œuvre de la responsabilité des magistrats. « Il s’agit d’une question de confiance et de légitimité dans la justice », écrit-il dans cette saisine exceptionnelle du CSM, l’institution chargée de veiller à la déontologie des magistrats et à l’indépendance de la justice.

Seules trois plaintes de justiciables en six ans ont donné lieu à un renvoi devant la formation disciplinaire… qui n’a pas infligé de sanction

L’une des innovations de la réforme constitutionnelle de 2008 était justement de permettre aux justiciables de se plaindre du comportement d’un magistrat. L’objectif est raté. Sur les quelque 1 700 plaintes dont le CSM a été saisi de 2015 à 2020, la plupart ont été écartées car irrecevables, les autres étant jugées infondées. L’une des difficultés est qu’une bonne part des gens saisissent l’institution pensant pouvoir contester la décision d’un juge. Or, en dehors des recours (appel, cassation), remettre en cause une décision juridictionnelle porterait atteinte à l’indépendance du juge garantie par la Constitution. Au final, seules trois plaintes de justiciables en six ans ont donné lieu à un renvoi devant la formation disciplinaire… qui n’a pas infligé de sanction.

Manque de preuves

Les premiers présidents de cour d’appel ne font pour leur part pratiquement jamais usage de leur pouvoir de dénonciation auprès du CSM de faits motivant d’éventuelles poursuites disciplinaires. En pratique, celui-ci ne statue que sur les affaires dont le ministre de la justice le saisit. La procédure est ensuite transparente à l’égard des citoyens, puisque les audiences disciplinaires sont publiques et annoncées plusieurs semaines à l’avance sur le site du CSM dont les décisions sont ensuite mises en ligne. En 2020, il y en eut sept, pour une population de plus de 8 000 magistrats.

Il vous reste 57.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.